lundi 25 mai 2009

J'ai mangé les oeufs de Pâques de ma fille !

Ma Lulu, le nez dans le frigo :
- Maman, elle est où ma cocotte en chocolat ?
Aïe. Ce moment devait arriver un jour.
- Qu’est-ce que tu dis ma douce ?
Toujours feindre la surdité : une astuce pour gagner du temps qui devient presque crédible passé la trentaine.
- Mais tu sais, la cocotte en chocolat que j’avais trouvé dans le jardin de mamie.
- Je ne sais pas ma chérie, elle devait s’ennuyer toute seule dans le frigo, elle est partie retrouver son coq en sucre…
Tu parles. Elle n’a pas vraiment eu le temps de s’ennuyer la cocotte. Elle m’a à peine fait deux goûters. Et que dire de ses copines la friture et les œufs premiers prix. Engloutis. Donner en pâture et sans scrupules à mes capitons rebelles.
Devant le regard incrédule de ma Lulu, j’avoue. Je suis peut-être une mauvaise mère dévoreuse de chocolat infantile, mais je ne suis pas une menteuse et pire, j’assume.
-Je les ai mangés.

Je croise ses beaux yeux mordorés et j’y vois le regard qu’elle me lancera quand je lui annoncerai que le Père Noël c’est moi sur Jouetspaschers.com. Comme ça, je sais à quoi m’attendre. Vite, réagir, avant que la culpabilité ne pointe le bout de son nez.
- Ben oui, mais tu comprends, le chocolat, c’est comme les yaourts, ça ne se garde pas 107 ans. Tu les as oubliés, ma puce, alors je les ai mangés.
Bravo. Je la culpabilise et c’est moi la victime, sacrifiée sur l’autel du précepte qu’il ne faut pas gâcher. Je m’en sors pas mal, finalement.

Le problème c’est qu’en délit chocolat, je n’en suis pas à ma première affaire. Mon casier déborde et j’ai déjà grillé mon sursis.
Parce que le Kinder géant de Noël mystérieusement disparu c’était déjà moi, le paquet de Smarties géant de ses 5 ans aussi, et son paquet de Nesquick, je le prive d’une dizaine de cuillères tous les midis. Pour me donner bonne conscience, je l’accompagne d’un thé vert minceur deux fois plus riche en catéchine… en fait, c’est surtout pour éviter de m’étouffer ! Vous avez déjà mangé de la poudre chocolatée à la petite cuillère, vous ? Une seconde d’inattention, une inspiration inapproprié et vous voilà aux urgences pour fausse route. Il vaut mieux hydrater entre chaque bouchée, parole de gourmande.

A ma décharge, ma Lulu n’est pas très branchée sucrerie. Chaque chocolat offert est condamné à blanchir au fond du frigo. Heureusement que je ne sais pas résister à l’appel du beurre de cacao. Ne mange pas trop gras, trop sucré, trop salé lui répète en boucle Tijinou et sa lapine hystérique à la télé. Le chocolat, c’est un peu le diable, ce sont les trois à la fois.

Moi par contre, vu ce que je dépense chaque mois en crème anti-cellulite, il faut bien que je leur donne un peu de travail, sinon, ce serait trop facile. En plus, le chocolat réservé aux enfants ? Pas si sûr à la lecture de ce site sur les bienfaits de mon pêché mignon :
Le chocolat est un anti-stress, un anti-dépresseur, énergétique, tonique, aphrodisiaque… s’offrir un chocolat, c’est se faire du bien, c’est un acte égoïste qui provoque une sécrétion d'endorphines à l'effet euphorisant et calmant proches de l’opium…avec de telles vertus on est plus proche du sex-toy que du goûter pour enfant !
Je ne peux décemment pas exposer ma fille à une telle drogue. Vite, finissons les Kinders. Je mange tout de suite les deux qu'ils restent, c’est plus prudent. Ouf, j’ai évité le pire.
Alors, c’est qui la mauvaise mère ?